Signature électronique : Le grand saut !
Voir également le dossier technique en ligne

Vous ne pouvez pas ignorer l'obligation faite aux entreprises qui réalisent plus de 100 millions de francs de CA de dématérialiser l'envoi de leur déclaration de TVA à compter du 1er mai 2001. L'Etat accorde un sursis en ne décidant d'appliquer effectivement les pénalités de 0,2 % qu'à compter du mois de septembre

Dans le même temps, l'administration française poursuit la dématérialisation de ses services : plus de 100 formulaires en ligne sont déjà disponibles et les projets de téléprocédures pour cette année sont nombreux. L'inventaire est présenté juste après.

1. Signature électronique

Tout savoir sur la signature électronique.

A l'occasion de la sortie, le 31 mars 2001, du décret d'application de la loi du 13 mars 2000 portant adaptation du droit de la preuve aux technologies de l'information relative à la signature électronique, nous vous proposons le présent dossier qui vous permettra de comprendre les bases des téléprocédures.

La signature électronique : Pour quoi faire ?

La signature électronique est en effet étroitement liée aux téléprocédures. L'obtention d'une signature électronique rendue obligatoire pour télédéclarer permettra également à l'entreprise, depuis son ordinateur, d'acheter sur un site Internet, de signer des actes authentiques devant notaires (un second décret est prévu pour ça...), d'échanger des contrats entre tiers (banque, partenaire, etc.), de réaliser des transferts financiers, d'émettre des lettres de changes numériques, etc.

La signature électronique garantie deux choses :

- l'authentification du signataire : elle garantit l'identité de celui qui a émis le document, la signature électronique est donc personnelle et privée,

- l'intégrité du document signé : il n'a pas été falsifié ou modifié depuis qu'il a été signé.

Comment ça marche ?

Pour remplir ces deux objectifs, il a été imaginé une solution reposant sur l'utilisation de deux "clés" : l'une privée qui ne doit pas être communiquée et l'autre publique qui permet de connaitre le signataire d'un document. Bien évidemment, à une clé privée correspond une et une seule clé publique, et inversement.

Certains organismes attribuent des clés qui permettent également de chiffrer (crypter) les documents : la clé peut donc garantir, en plus de l'authentification et de l'intégrité, la confidentialité des données transmises.

Une animation simple et claire sur le site du Ministère des Finances (le Minéfi) explique très clairement le dispositif des clés privés et des clés publiques : http://www.internet.gouv.fr/francais/index.html.

Voir également le dossier technique en ligne

Qui attribue ces certificats numériques ?

L'obtention d'un certificat numérique (c'est-à-dire d'une signature électronique, il s'agit d'un synonyme) se fait auprès d'organismes agréés par le ministère des Finances. Cette disposition semble d'ailleurs en contradiction avec la directive européenne qui prévoit simplement que "les prestataires restent libres de souscrire à un régime volontaire d'accréditation et d'en bénéficier" (lire l'article de 01net sur ce point ).

La plupart des acteurs étant convaincu que l'usage du certificat dépassera largement le paiement de la TVA, les candidats à l'homologation sont nombreux dès lors que ceux-ci ont la capacité à remettre le certificat en main propre... En effet, la clé privée ne peut être remise qu'en validant physiquement l'identité du bénéficiaire (Kbis, carte d'identité, etc.).

Parmi les acteurs prêts à délivrer des certificats, on trouve bien évidemment les banques, qui bénéficient de nombreux guichets (BNP, SG, CL...), La Poste associée à Sagem, qui peut s'appuyer sur ses très nombreux bureaux, les CCI et même les Greffes des Tribunaux de Commerce (le Greffe des TC de Paris propose la création en ligne de la société et la réalisation de toute les opérations futures à l'aide de leur certificat mais pas la TéléTVA).

La liste à jour peut être consultée là

Le ministère des Finances s'appuie surtout sur ...les banques pour faciliter le déploiement de la procédure de télédéclaration de la TVA (dénommée TéléTVA) :

"Ma banque met en place une autorité de certification, puis-je attendre pour souscrire ?
Bien sûr, d'autant que votre banque représente pour vous un tiers de confiance et de proximité. [...] De plus, dans un souci de simplification et de rapidité, vous pouvez avoir intérêt à attendre le référencement de votre banque. En effet, l'autorité de certification chargée d'attester de l'identité du représentant légal de l'entreprise exige de nombreux justificatifs dont certains sont peut- être déjà en possession de votre établissement bancaire."
(extrait du site du Minéfi sur la TéléTVA : http://www.finances.gouv.fr/DGI/tva/telepro/sommaire.htm).

Pourquoi les experts-comptables, qui sont "des tiers de confiance et de proximité" ne délivreraient-ils pas aussi des signatures électroniques à leurs clients ?

A quel prix ?

Les tarifs sont relativement abordables et vont de gratuit (Greffe des TC) à 100 euros par an et par certificat (BNP Paribas). Entre ces deux extrèmes, La Poste est à 400 Francs (60,98 €), Chambersign à 40 € (262,38 F.), etc.

Votre signature électronique en main, il ne reste plus qu'à vous connecter sur le site TéléTV@ du ministère des finances pour télédéclarer la TVA du mois ...gratuitement. N'oublions pas qu'il s'agit quand même d'une obligation !

Mais, à quoi sert donc le Portail de l'Ordre : jedeclare.com ?

La signature électronique et le site TéléTV@ permettent la procédure EFI : Echange de Formulaires Informatisés. Cette procédure permet la télédéclaration et le télépaiement simultanément : elle s'adresse plus particulièrement aux entreprises souhaitant télédéclarer seule leur TVA.

Le portail Jedeclare.com permet d'utiliser la procédure EDI : Echange de Données Informatisées. Celle-ci peut être utilisée par une entreprise bien qu'elle soit plus particulièrement prévue pour les professionnels tels que les cabinets d’expertise comptable ou les partenaires EDI qui établissent un grand nombre de déclarations pour leurs clients. Avec cette procédure, votre client n'a plus besoin de disposer d'une signature électronique : c'est le cabinet qui télédéclare.

Grâce au portail jedeclare.com, votre cabinet n'a pas non plus besoin de se faire habilité par la DGI comme partenaire EDI, le portail l'est pour vous.

L'utilisation du portail jedeclare.com reposant donc sur de l'EDI (Echange de Données), il faut nécessairement passer par les éditeurs de logiciels de gestion pour générer un fichier de données dans un format compatible. L'Ordre, et l'opérateur ASP-One ayant developpé le Portail, essayent actuellement de convaincre l'ensemble des partenaires de la Profession de se faire attester en vue de pouvoir émettre des fichiers compatibles avec le portail.

La combinaison du portail jedeclare.com et de votre logiciel de production en cabinet devrait permettre transparence, simplicité et productivité car l'idée est d'intégrer les fonctionnalités du portail directement dans l'application...

Il s'agit d'une très bonne solution mais qui ne répond malheureusement pas à tous les besoins : Combien de déclarations de TVA pouvez-vous émettre directement depuis votre outil de production interne chaque mois ? Quel pourcentage de dossiers est susceptible d'être concerné si on écarte les dossiers pour lesquels la comptabilité est traitée par le client, les dossiers pour lesquels la comptabilité est traitée par le cabinet mais dans l'environnement du client, les dossiers au réel simplifié à jour seulement chaque semestre, voire chaque année, etc. ?

Si vous souhaitez être au coeur des échanges entre vos clients et l'Administration, rester le partenaire en charge de la gestion des flux de vos clients, il ne faut pas louper le grand saut de la dématérialisation. Ca arrive très vite, n'en doutez pas, Internet est un accélérateur puissant.

 

Références Légales
La Loi du 13 mars 2000
Le décret du 30 mars 2001


Plus d'infos
Article AGEfinance sur la TéléTV@

Article AGEfinance sur Certinomis

Site du Minefi


Liens utiles :
Certplus (France Télécom, Banques Pop.,etc.)
Certinomis (La Poste et Sagem)
Chambersign (les CCI)
Greffe des TC de Paris
site TéléTV@


2. Les déclarations administratives en ligne

L'administration offre de nouveaux services en ligne aux professionnels.

La COSA (commission pour les simplifications administratives), créée en décembre 1998, s'est réunie le 17 avril autour du thème «simplifier pour entreprendre».

D'ici un an, six nouvelles téléprocédures seront mises en ligne :

- la déclaration unique d'embauche,
- la déclaration annuelle de données sociales,
- la déclaration unifiée de données sociales,
- la passation d'annonce en ligne au BOAMP,
- la télédéclaration de TVA,
- la télédéclaration de revenus.

Dès le 17 avril, les imprimés de déclaration d'entreprise seront disponibles sur le site http://www.service-public.fr

La déclaration unifiée des cotisations sociales sera disponible à la mi-2001 et les télédéclarations de création, de modification ou de cessation d'activité à partir de mars 2002.

La refonte et la mise en ligne des déclarations annuelles de données sociales seront réalisées en janvier 2002 au titre des déclarations 2001.

Enfin, la téléprocédure «contribution sociale de solidarité des sociétés» (ORGANIC) sera mise en oeuvre au 1er semestre 2001.

57 propositions pour une Administration électronique

Le député Thierry Carcenac a remis jeudi 19 avril son rapport sur l'Administration électronique et citoyenne au gouvernement. Ce document prospectif entend donner un « second souffle » au développement de l'administration en ligne.
http://www.01net.com/rdn?oid=145645

100 formulaires à télécharger facilement

Carte grise, allocations, Sécu, permis de chasse, état-civil... L'Internaute met à votre disposition plus de 100 formulaires pour vous éviter de courir de bureau en bureau. Avec, en prime, un guide de vos démarches en ligne. C'est bon quand l'administration se met au Net... http://www.linternaute.com/webutile/administration/administrationintro.shtml